Les Composés Organiques Volatils (COV) et les poussières représentent des polluants clés dans de nombreux secteurs industriels, engendrant des implications environnementales et des risques pour la santé. Ces émissions sont particulièrement prévalentes dans les industries chimique, pharmaceutique, automobile, du bois, plastique, de la peinture, des revêtements et agroalimentaire.

Chaque processus industriel, de la manipulation des matières premières à la fabrication finale, contribue à la libération de ces substances dans l’atmosphère. Ces émissions peuvent être simultanées ou séquentielles, dépendant des spécificités des opérations industrielles et des matériaux utilisés. L’émission de COV et de poussières est souvent accompagnée de nuisances olfactives et peut présenter un risque d’explosion (ATEX), ce qui nécessite une gestion rigoureuse et des mesures de prévention adaptées pour minimiser les impacts sur l’environnement et la santé publique.

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Sommaire

Les émissions de COV et de poussières dans l’industrie chimique ou pharmaceutique. Odeurs et risques ATEX associés. 

Quelles opérations émettent des poussières et des COV dans l’industrie chimique ?

Dans ces secteurs, plusieurs procédés industriels émettent simultanément, ou dans un intervalle de temps rapproché, des COV et des poussières. Ces émissions interviennent lors du déplacement, de l’emploi ou de la fabrication de matières chimiques. Voici quelques exemples d’opérations. 

Opérations logistiques 

Le déchargement, la manutention, et le stockage des matières premières sous formes de poudres ou de granulés diffusent des poussières. Si ces matières premières contiennent des COV, elles peuvent en émettre durant ces opérations. 

Opérations sur matière

Le mélange ou le broyage de substances chimiques solides produisent des particules fines qui se répandent dans l’air. Si ces substances contiennent des composés organiques volatils il y aura émission simultanée de COV.

Synthèse chimique

Lors de la synthèse chimique, le processus de réaction peut produire des particules solides, sous-produits de la réaction. De même, l’utilisation de réactifs et de solvants, ou la génération d’effluents gazeux contribuent à l’émission de COV.

Opérations de séchage et de chauffage 

Ces opérations peuvent générer à la fois des particules et des COV puisqu’il s’agit souvent de provoquer l’évaporation de solvants et d’obtenir des produits secs. Le flux gazeux lié à l’évaporation de solvants et les déplacements des produits durant le séchage peuvent entraîner des particules.

Conditionnement des produits générant COV et poussières 

L’emballage et le conditionnement de produits chimiques en poudre ou granulés génèreront des poussières et des COV si ces produits en contiennent. 

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Nuisances olfactives accompagnant l’émission de COV et de poussières dans l’industrie chimique

Aux risques liés aux poussières et COV, certaines de ces substances chimiques ajoutent des nuisances olfactives. Parmi ces producteurs d’odeurs désagréables, on citera :

Les solvants, composés organiques utilisés dans les différents procédés chimiques, ou leur interaction avec d’autres substances chimiques émettent :

  • des COV aromatiques tels que : le toluène (odeur douceâtre comme l’essence, piquante), le xylène (idem que le toluène en plus âcre, plus fort), le benzène (odeur aromatique, douce et sucrée), naphtalène (odeur d’antimite)…
  • des COV Oxygénés tels que l’acétone (odeur piquante et fruitée, rappelle l’odeur du vernis à ongle et son dissolvant), l’alcool isopropylique (odeur alcoolisée de l’alcool à brûler), formaldéhyde (odeur âcre, piquante, irritante, chimique) acétaldéhyde (odeur piquante et irritante avec une note sucrée), 
  • des COV soufrés tels que le mercaptan (odeur d’œuf pourri),
  • des COV azotés tels que les pyridines (odeur piquante, désagréable, médicamenteuse), l’aniline (odeur âcre, légèrement nauséabonde) et autres COV aminés (odeur âcre, de poisson, caractéristique des amines). 

Risque ATEX accompagnant l’émission de COV et de poussières

La plupart de ces COV, émis par les substances chimiques utilisées comme matières premières, réactifs, solvants, produits intermédiaires, issus de la synthèse chimique, ou provenant de sous-produits de réaction, présentent un risque ATEX. Ce risque d’ATEX provient d’opérations telles que présentées ci-dessus. Le contexte opératoire sera pris en compte par l’industriel lors du choix de l’appareil. 

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Conclusion

La prévention des émissions conjointes de COV et de poussière passe par la mise en place d’appareils combinant la filtration de chaque type de polluant ; ou si les émissions sont disjointes dans un même atelier, d’une combinaison d’appareils spécialisés dans la filtration des COV ou des poussières.

Les émissions de poussières et de COV dans la filière automobile. Odeurs et risque ATEX affiliés. 

Quelles opérations émettent des COV et poussières dans la filière automobile ? 

Plusieurs opérations, situées dans un même volume de production, peuvent émettre, simultanément ou successivement des particules et des composés organiques volatils. Voici quelques exemples de telles opérations.

Opérations de peinture et revêtement

Les opérations de peinture et de revêtement requièrent l’utilisation de solvants pour diluer les peintures ou nettoyer les pièces, ou l’usage de peinture contenant des solvants. Or les solvants émettent des COV. Le ponçage et le meulage des surfaces peintes émettent des particules de peinture qui se mélangent aux COV. 

Soudage et coupe.

Les opérations de soudage et de coupe dans la fabrication automobile produisent des particules métalliques fines qui se dispersent dans l’air. Pendant ces opérations, il peut se produire un dégagement de COV issu de revêtements de surface ou de lubrifiants utilisés sur les pièces métalliques.

Opérations d’usinage sur métal 

Les opérations sur pièces en métal, tels que le meulage, le ponçage, ou le tournage, provoquent l’émission de particules métalliques. De plus, ces opérations impliquent souvent l’utilisation de lubrifiants ou de solvants, ce qui entraîne des émissions de COV. L’ensemble peut former un mélange de COV et poussières métalliques dans l’air.

Assemblage de composants 

L’assemblage de composants métalliques ou plastiques peut inclure l’utilisation d’adhésifs, de lubrifiants, ou de solvants qui émettent des COV. En outre, les opérations d’assemblage nécessitent souvent le perçage, le meulage, ou le polissage des composants ; ce qui peut générer des poussières métalliques ou de particules plastiques. La proximité ou l’entremêlement de ces opérations conduit à une atmosphère chargée en COV et poussières.

Fabrication de pièces automobiles en plastique

Les procédés de fabrication de pièces en plastique peuvent générer des COV dégagées par les résines plastiques, additifs, ou des agents de démoulage. En outre, les opérations de finition, de coupe, ou de ponçage des pièces en plastique peuvent également produire des particules de poussière. 

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Odeurs émises par les COV et poussières dans la filière automobile.

Les solvants et diluants utilisés pendant les opérations de peinture et de revêtement dégagent des odeurs caractéristiques : odeurs fruitées douceâtre (toluène, xylène), fruitées et piquantes (acétone, alcool isopropylique, alcool butylique), fruitées et fleuries (esters).

Il peut se dégager une odeur de brûlé ou de fumée si le soudage ou la coupe brûle un revêtement de surface, ou un lubrifiant. Par ailleurs, il peut émaner des odeurs chimiques variées avec les COV exhalés par les peintures, enduits anticorrosion, lubrifiants lorsqu’ils s’échauffent durant ces opérations. De plus, les opérations de soudage peuvent générer de l’ozone, à l’odeur piquante caractéristique, lors de l’utilisation de soudeuses à arc électrique. 

Lors des opérations d’usinage sur les pièces métalliques, la friction entre l’outil et le métal entraîne parfois un échauffement qui provoque des odeurs métalliques ou de brûlé. Les lubrifiants utilisés émettent aussi des odeurs distinctes. Elles seront identifiées par le travailleur comme graisseuses, pétrolières ou chimiques, selon le type de lubrifiant utilisé. 

Les COV dégagés par les adhésifs, les lubrifiants et les solvants en opération d’assemblage exhalent des odeurs chimiques variées, telles que des odeurs sucrées, piquantes ou terreuses, selon leur composition. Les opérations complémentaires de perçage, de meulage ou de polissage si elles chauffent les matériaux, générent des odeurs de fumée ou de brûlé. La décomposition thermique ou chimique des matériaux lors des opérations d’assemblage produit des odeurs spécifiques liées aux sous-produits formés. 

Lors de la fabrication de pièces automobiles plastiques, la nuisance olfactive résulte de la combinaison d’odeurs chimiques provenant des résines, des solvants, des additifs. S’y ajoutent souvent les odeurs de poussière, issues du travail des surfaces lors de la finition.

Risque ATEX généré par les poussières et les COV dans la filière automobile

Les COV et la présence de particules émis lors des opérations de peinture et de revêtement peuvent produire une ATEX. Parmi les possibles sources d’ignition nous avons : les étincelles, par exemple lors du ponçage ou du meulage des surfaces peintes, la présence de surface chaude, un équipement électrique non conforme aux normes ATEX, etc.

Dans les opérations de soudage et coupe, les COV dégagés par la vaporisation des revêtements de surface ou par la projection d’aérosols de lubrifiants, et la dispersion des particules métalliques contribueront à la formation d’une ATEX.

Les opérations sur pièces en métal produisent une combinaison de particules métalliques en suspension et de COV inflammables dans l’air qui formeront un mélange explosif si les concentrations de ces substances atteignent les limites d’explosivité. Elles produisent des étincelles ou de la chaleur en raison de la friction entre l’outil et la pièce métallique. Ces étincelles ou cette chaleur peuvent enflammer les mélanges de COV et de poussières métalliques, déclenchant une explosion.

Lors des opérations d’assemblage, les COV émis peuvent former des mélanges explosifs avec l’air. De même, les particules fines produites lors du perçage, meulage ou polissage des composants ou autres, entrent en suspension. Elles augmentent le risque ATEX en fournissant des surfaces de contact supplémentaires pour la combustion. Le risque ATEX peut se manifester par des incendies ou explosion.

En fabrication des pièces plastiques automobiles, la présence de COV et de poussières en suspension dans l’atelier entraîne un risque ATEX par la formation d’un mélange gazeux explosif. Les équipements et outils utilisés lors de ces opérations peuvent être source d’ignition, et enflammer le mélange. 

Les émissions de COV et de poussières dans l’industrie du bois. Les nuisances olfactives et le risque ATEX rattachés.

Quelles opérations émettent des poussières et COV dans l’industrie du bois ?

Dans l’industrie du bois, plusieurs processus peuvent émettre simultanément des particules de poussière et des composés organiques volatils (COV) ou dans un temps rapproché ; ce qui conduit à une atmosphère ambiante contenant à la fois des poussières et des COV. Voici quelques exemples de ces opérations. 

Sciage et découpe du bois

Les opérations de sciage et de découpe du bois dispersent des particules de poussière dans l’air. En même temps, des COV peuvent être libérés si le bois a été préalablement traité avec des produits chimiques ou des solvants.

Ponçage et finition 

Le ponçage du bois génère des poussières fines qui se dispersent dans l’air. Les opérations de finition, telles que l’application de vernis, de laques ou de peintures sur le bois, peuvent émettre des COV provenant des solvants utilisés dans ces produits de finition.

Collage et assemblage de pièces de bois

Ces opérations utilisent souvent des colles ou adhésifs contenant des solvants qui émettent des COV. Des particules de poussière peuvent également être générées pendant ces opérations, notamment si les pièces doivent être ajustées ou travaillées à l’assemblage.

Séchage industriel du bois

Les opérations de séchage du bois dans des séchoirs peuvent libérer des COV, surtout si le bois contient des résines naturelles ou de l’humidité qui les entraîne par évaporation. Pendant le séchage, des poussières de bois peuvent également être émises dans l’air.

Poussière en mensuiserie

Nuisances olfactives associées aux poussières et aux COV dans l’industrie du bois

Les odeurs boisées proviennent des COV libérés par les particules de poussière issus du sciage, du ponçage, assemblage du bois ; ou par évaporation de l’humidité durant le processus de séchage industriel. Ces odeurs varient selon l’essence travaillée. L’humain les perçoit comme naturelle, résineuse, douce, légèrement fumée. Cependant si le bois est traité, la nuisance olfactive provient des odeurs chimiques dégagées par les poussières. Elles seront perçues comme fortes, et désagréables, selon la substance chimique utilisée. 

Les odeurs chimiques émanent principalement des solvants utilisés lors de l’application des peintures, vernis, laques de finition, des colles ou adhésifs d’assemblage, et qui persistent durant le séchage. Certaines des odeurs dégagées sont désagréables car perçues comme âcre, piquante, chimique, médicamenteuse, astringentes, alcoolisée… La nuisance olfactive varie selon la concentration des COV dans l’air.

Risque ATEX associé aux poussières et aux COV dans l’industrie du bois

La combinaison dans l’air de poussières de bois, et des COV issus des produits chimiques employés pour les diverses opérations sur le bois, crée un environnement potentiellement explosif. Le mélange inflammable peut rencontrer plusieurs sources d’ignition au cours du travail du bois. Les opérations induisant un frottement entre le matériau bois et un outil peuvent générer des échauffements. Les outils utilisés, des équipements électriques peuvent émettre des étincelles. Le risque ATEX se manifeste par la possibilité d’explosions ou d’incendies lorsque les mélanges de poussière et de COV sont enflammés par une source d’ignition.

Les émissions de poussières et de COV dans l’industrie plastique. Nuisances olfactives et risque ATEX générés.

Quelles opérations émettent des COV et poussières dans l’industrie plastique ?

Voici quelques exemples d’opérations qui peuvent émettre simultanément des particules de poussière et des composés organiques volatils (COV) ou à quelques minutes d’intervalle. Quand aucune mesure de prévention n’est prise, elles conduisent à une atmosphère combinant COV et poussières.

Moulage par injection

Les principaux polymères qui utilisent ce procédé sont les polyoléfines (PE et PP), les polyamides (PA) et le polytéréphtalate d’éthylène (PET). L’opération implique le chauffage de résines plastiques ce qui libère des COV. De même les additifs et les agents de démoulage peuvent libérer des COV en raison de la chaleur. Les opérations de découpe ou de finition des pièces moulées peuvent générer des particules de poussière plastique. 

Extrusion de plastique

L’extrusion consiste à chauffer et façonner les résines plastiques pour les transformer en films, tubes, ou autres formes. L’extrusion utilise des polymères tels que : polyéthylène (PE), polypropylène (PP) polychlorure de vinyle (PVC), Polytéréphtalate d’éthylène (PET), Polystyrène (PS), L’émission de COV proviendra de la résine chauffée ou des additifs. Les opérations de coupe des produits extrudés peuvent générer des poussières.

Thermoformage

Le thermoformage consiste à chauffer une plaque de plastique pour la rendre souple puis la mouler à la forme désirée. Les polymères les plus couramment utilisés sont le polystyrène (PS), polyéthylène (PE), polypropylène (PP), polycarbonate (PC), acrylonitrile butadiène styrène (ABS), polychlorure de vinyle (PVC), polyméthacrylate de méthyle (PMMA), polystyrène choc (SB). Les COV sont souvent dissipés pendant le chauffage du plastique, en particulier si la plaque contient des additifs. Le découpage ou la finition des produits thermoformés peut produire des particules de poussière plastique.

Découpe et polissage

Dans les opérations de découpe ou de polissage de pièces en plastique, le contact de l’outil avec la matière plastique disperse des particules fines de poussière. Si les pièces en plastique ont été traitées avec des solvants ou des adhésifs, des COV seront émis pendant ces opérations.

Traitement de surface

Les opérations de traitement de surface, telles que l’application de peintures, de vernis, ou de revêtements sur les pièces en plastique, exhalent des COV provenant des solvants utilisés ou contenus dans les produits. Le ponçage ou la préparation de la surface avant le traitement disséminent dans l’air des particules de poussière.

Assemblage et collage

Les opérations d’assemblage de pièces en plastique emploient des colles ou des adhésifs avec libération potentielle de COV. Les opérations de découpe ou de préparation des pièces durant l’assemblage peuvent générer des particules de poussière plastique.

Impression 3D utilisant des matières plastiques

La fabrication par impression 3D de pièces industrielles, de maquettes et prototypes, ou autres produits, utilisant l’Acrylonitrile Butadiène Styrène (ABS) émet des aérosols contenant des Composés Organiques Volatils (COV). On y trouve notamment des nitriles (acrylonitrile …), des hydrocarbures aliphatiques (butadiène…) et aromatiques (styrène…), des aldéhydes (formaldéhyde…). Les opérations d’ébavurage et de ponçage pour la finition des pièces imprimées émettent des poussières.

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Nuisances olfactives liées à l’émission de COV et de poussières dans l’industrie plastique

Lors des opérations de moulage par injection, extrusion, thermoformage, les odeurs proviennent des COV émis par l’échauffement des résines plastiques, des additifs ((stabilisateurs, plastifiants, agents antioxydants), des agents de démoulage. Les odeurs sont généralement caractérisées comme plastiques, chimiques, ou de solvant. Certaines odeurs peuvent être plus fortes et plus prononcées, en particulier lorsque les températures sont élevées. 

En outre les odeurs, associées à l’application de peintures, de vernis, ou de revêtements sur les pièces en plastique, ou liées aux opérations d’assemblage employant des colles et adhésifs, dérivent principalement des COV de solvants présents dans leur formulation. Elles sont souvent décrites comme fortes, âcres, piquantes, chimiques en fonction des solvants utilisés. 

De même, les odeurs de COV lors de la découpe et du polissage ont pour origine les produits chimiques, tels que solvants, colles etc., utilisés lors de traitement préalable. Ces odeurs varient selon les substances en présence. En impression 3D la décomposition du matériau et des additifs qu’il contient libère divers COV, donc une variété d’odeurs dont la qualification va de âcre, piquant, irritant à douceâtre, sucré, aromatique.

Bien que les particules de poussière elles-mêmes dégagent peu d’odeur, elles peuvent transporter des COV présents dans l’air. De plus les particules fines générées par les opérations de coupe ont pu être calcinées ou chauffées pendant le processus. Elles participent alors à la diffusion d’odeurs qualifiées de plastique brûlé ou parfois de chimique. Les odeurs associées aux poussières peuvent aussi provenir des produits de préparation et de traitement de surface imprégnés dans le plastique.

Risque ATEX lié au dégagement de COV et de poussières dans l’industrie plastique

Les mécanismes qui causent une atmosphère explosible sont : 

  • l’émission de COV inflammables soit lors du chauffage des résines et additifs, soit par les solvants contenus dans les divers produits de traitement ;
  • la génération de poussières fines lors des opérations de découpe ou de finition des pièces produites, de ponçage ou de préparation des surfaces. 

Ensuite la concentration des COV et particules dans l’air peut provoquer une atmosphère explosive. Certaines opérations peuvent générer de la chaleur ou des étincelles, notamment par friction ou contact électrique. Ces sources d’inflammation peuvent enflammer les COV ou les particules de poussière suspendues dans l’air, provoquant une explosion.

Poussières et COV émis dans l’industrie de la peinture et des revêtements. Odeurs et risques ATEX induits. 

Quelles opérations émettent des COV et poussières dans l’industrie de la peinture et des revêtements ?

Voici quelques exemples d’opérations 

Fabrication de peinture et de revêtements

Lors de la fabrication de peintures et de revêtements, les opérations de mélange et de broyage des pigments et des résines peuvent générer des particules de poussière. Les solvants utilisés dans les formulations de peinture peuvent émettre des COV pendant le processus de mélange.

Préparation de surface à peindre

Les opérations de sablage ou de grenaillage pour préparer une surface produisent des poussières. Les solvants utilisés pour nettoyer ou dégraisser les surfaces avant l’application de peinture peuvent émettre des COV. 

Application de peinture et de revêtements

Les opérations d’application de peinture et de revêtements, notamment par pulvérisation (liquide, ou en poudrage électrostatique), peuvent émettre des aérosols de peinture ainsi que des COV provenant des solvants utilisés dans les peintures. Les opérations de séchage après l’application de peinture peuvent également libérer des COV à mesure que les solvants s’évaporent.

Ponçage et polissage

Le ponçage ou le polissage des surfaces peintes ou revêtues génère des poussières. Ces opérations s’effectuant après l’application de peinture ou de revêtement elles induisent la dispersion dans l’air de poussières contenant des COV.

Recyclage et traitement des déchets

Les opérations de recyclage ou de traitement des déchets de peinture peuvent libérer des particules de poussière. Les solvants ou les produits chimiques résiduels peuvent libérer des COV pendant ces opérations.

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Nuisances olfactives liées à l’émission de COV et de poussières dans l’industrie du revêtement

Les odeurs proviennent principalement des COV présents dans les solvants employés pour la formulation de peinture, la préparation des surfaces, la dilution des peintures avant application. Ces solvants émettent des COV hydrocarbures aliphatiques ou aromatiques, des alcools, des esters, et d’autres composés organiques volatils. Les odeurs qui s’en dégagent sont souvent fortes. Certaines peuvent être décrites comme chimiques, âcres ou piquantes, d’autres comme sucrée. Les odeurs spécifiques dépendent des solvants utilisés dans la formulation de la peinture.

Les opérations de mélange et de broyage des pigments et des résines libèrent des particules de poussière dans l’air, qui peuvent dégager des odeurs caractéristiques selon la composition du matériau utilisé. Certaines sont des odeurs plus douces ou neutres, d’autres sont plus résineuses ou minérales. 

Les particules de peinture pulvérisées lors de l’application diffusent également des odeurs via les COV. Le revêtement en séchage et sec diffuse aussi des COV donc des odeurs. Il en est de même lors de la mise en suspension des poussières de peinture contenant des COV lors des opérations de ponçage et de polissage. 

Risque ATEX lié au dégagement de COV et de poussières dans l’industrie du revêtement

Les solvants utilisés dans la formulation de peinture propagent des COV pendant les processus de mélange, d’application, de séchage, etc. Ces COV formeront une atmosphère explosive lorsqu’ils se mélangent à l’air dans des concentrations adéquates. 

Les opérations de mélange et de broyage des pigments et des résines d’une part, de préparation de surface, de ponçage, de polissage etc. dispersent dans l’air des particules de poussière fines qui peuvent créer une atmosphère potentiellement explosive.

Le mélange de COV et de poussière favorise le risque ATEX. Les sources d’ignition telles que décharge électrostatique, échauffement etc. peuvent émerger en cours d’activité. Il s’ensuivra un incendie ou une explosion.

Les émissions de COV et de poussières dans l’industrie agroalimentaire. Nuisances olfactive et risques ATEX afférents. 

Quelles opérations émettent des poussières et COV dans l’industrie agroalimentaire.

Voici quelques exemples d’activités qui émettent COV et particules dans un atelier agro-alimentaire.

Réception, manipulation, stockage des matières premières agricoles

Le mouvement de certaines matières premières, les céréales ou les épices par exemple, dissémine des poussières. Les matières premières traitées avec des produits chimiques (par exemple, pesticides protégeant les stocks, agents de conservation) vont émettre des COV lors de leur manipulation.

Mouture et broyage des matières premières agricoles

Ces opérations sur grains, céréales ou autres matières premières, dispersent des poussières organiques. Si les matières premières contiennent des agents de traitement ou de conservation chimiques, il y aura émission de COV.

Cuisson et traitement thermique des aliments

Ces opérations propagent des COV provenant des ingrédients chauffés (par exemple, huiles, épices) ou des additifs utilisés dans les formulations. Les opérations de broyage ou de mélange après la cuisson peuvent générer des particules de poussière. 

Emballage et conditionnement des produits alimentaires

Ces opérations répandent dans l’air des particules provenant de l’emballage ou des produits alimentaires eux-mêmes. Les émissions de COV proviennent des adhésifs, encres d’impression, ou produits chimiques (agents de préservation, antimicrobiens) utilisés dans ces opérations. 

Nettoyage et désinfection 

Ces opérations utilisent des produits chimiques qui souvent diffusent des COV. De plus le nettoyage des résidus alimentaires peut générer des particules fines.

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Les nuisances olfactives des COV et poussières dans l’industrie agroalimentaire.

Les matières premières agricoles traitées avec des pesticides ou des agents de conservation vont émettre des odeurs en raison de la libération de COV. 

Les odeurs provenant de ces composés peuvent être piquantes, chimiques ou désagréables. De même, les matières premières agricoles dégageront des odeurs déplaisantes de fermentation ou de décomposition si elles sont entreposées pendant de longues périodes ou dans des conditions inappropriées. Certains COV sous-produit de la décomposition thermique des aliments et des additifs (arômes artificiels, agents de conservation lors de la cuisson peuvent émettre des odeurs de cuisson considérées comme désagréables par les travailleurs. Enfin les opérations d’emballage et de conditionnement les COV provenant des adhésifs, des encres d’impression ou des produits chimiques peuvent émettre des odeurs chimiques, piquantes ou fortes

Les poussières provenant des transferts de matières premières traitées avec des pesticides ou d’agents de conservation peuvent diffuser une odeur chimique ou piquante. Les opérations de broyage ou de mouture peuvent accentuer ce phénomène. Les particules de poussière dispersées lors de la manipulation des matériaux d’emballage ou des produits alimentaires produisent un mélange odorant qui peut être considéré comme désagréable par les employés.

Le risque ATEX produit par les COV et les poussières dans l’industrie agroalimentaire

Les matières premières agroalimentaires sont manipulées ou stockées en vrac. Le transfert se fait par grandes masses et met en suspension des poussières fines combustibles. Le risque ATEX émerge dans le mouvement de ces grandes masses qui produit des décharges électrostatiques, source d’ignition du nuage de poussières. Le traitement pesticide ou les agents de conservation de ces produits en stock émet des COV souvent inflammables. Cela augmente le risque ATEX.

Dans la même veine, les opérations de broyage et de mouture de grains secs dispersent des poussières fines et sèches qui sont facilement inflammables. Les COV issus des agents de conservation libèrent des COV également inflammables qui contribuent à une atmosphère explosive. 

Tout comme les COV de cuisson qui, présents en concentration suffisante dans l’air, formeront une atmosphère explosive. La finesse des particules émises par les broyages ou mélanges après cuisson crée aussi un risque d’explosion. L’ensemble accentuant le risque ATEX.

De même, les particules de poussière dispersées dans l’air et provenant des produits alimentaires ou des matériaux d’emballage, les COV émis par adhésifs, encres et autres produits chimiques participent à une atmosphère explosible. Si la concentration de poussières organiques ou de COV atteint un certain seuil inflammable le risque ATEX est avéré. Les opérations d’emballage et de conditionnement utilisent des machines électriques ou des équipements, les frottements des matériaux peuvent être source d’ignition. 

À propos de l'auteur de cet article

Thibaut Samsel

Avec plus de 25 ans d'expérience dans le milieu du traitement de l’air, Thibaut Samsel a fondé OberA en 2017 en Alsace, se spécialisant dans les solutions de purification et de rafraîchissement d'air pour les environnements industriels. Âgé de 50 ans, il ne cesse d’avoir de nouvelles idées au quotidien et d’emmener ses collaborateurs avec lui pour relever tous les nouveaux challenges.

www.linkedin.com/in/thibautsamsel

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