La pollution de l’air

OMS estime qu’en 2005, entre 42 000 et 48 000 personnes sont décédées des suites de la pollution de l’air en France (fondé sur une étude de la commission européenne) et cette pollution représenterait 11.6% de la mortalité mondiale.

A. De quoi parle t’on ?

1. Qu’est ce qu’une poussière ?

Une poussière est une particule solide d’un diamètre aérodynamique au plus de 100 micromètres ou dont la vitesse limite de chute, dans des conditions normales de température est au plus égale à 0,25 mètre par seconde : Article R. 4222-3.

2. Généralité sur les particules et mesures

Tout d’abord voilà quelques notions de grandeur :
1 µm (1 micromètre) = 0.0001 cm
Le diamètre d’un cheveu est compris entre 50 et 70µm
Un virus fait entre 0.01 et 0.4 µm
Dans le domaine de la filtration nous parlons toujours de PM… Mais à quoi cela correspond ?
On désigne par PM les particules en suspension dont le diamètre est inférieur au nombre indiqué. Elles sont toujours exprimées en µm. Ainsi PM 2.5 désigne les particules mesurant au plus 2.5 µm.

3. Qu’est-ce que la qualité de l’air

On entend souvent parler de qualité de l’air et des risques pour la santé. Mais en quoi consiste-elle et en comment peut-elle influer sur notre quotidien ?
La qualité de l’air désigne la quantité de particules fines PM 10 ainsi que la concentration en gaz nocif dans l’air. Ces polluants sont produits soit de manière naturelle, soit lors d’utilisation de processus de fabrication, soit issu de combustion.

Des nouveaux seuils de référence de l’OMS sur l’Île-de-France

Les données récoltées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) démontrent que la pollution atmosphérique a des effets néfastes sur la santé à des concentrations encore plus faibles que ce qui était admis jusqu’à présent. Pour s’adapter à ce constat, l’OMS a pris la décision d’abaisser la quasi-totalité de ses seuils de référence.

pollution atmosphérique recommandations oms

Le changement le plus significatif entre les seuils de référence 2005 et 2021 concerne le dioxyde d’azote, la moyenne annuelle a été réduite de 40 µg/m3 à 10 µg/m3 et une recommandation quotidienne de 25 µg/m3 a été établie. Pour rappel, le dioxyde d’azote est principalement émis par le trafic routier en Île-de-France, représentant 53 % des émissions totales d’oxydes d’azote. À noter que les recommandations de l’OMS portent également sur deux autres polluants, le monoxyde de carbone (CO) et le dioxyde de soufre (SO2), mais la teneur en CO de ces polluants en Île-de-France est très faible, et la teneur en SO2 est quasi nulle.

évolution moyenne annuelles de la pollution

B. Les différents types de pollution

1. Pollution physique

Même si elles peuvent nous gêner dans notre quotidien, toutes les poussières ne sont pas nocives. Ce qui les rend nuisible est leur fragmentation en particules très fines.

On appelle pollution physique les poussières qui, si elles étaient plus grosses, n’auraient aucune incidence sur notre santé.

2. Pollution biologique

Cette catégorie de polluant est composée de tous les organismes vivants dans les poussières ou qui sont aéroportés. On dénombre surtout les acariens, moisissures, spores, virus et bactéries.

Ceux-ci sont hautement allergisants et sont responsables d’irritation de la gorge et des voies respiratoires.

3. Pollution chimique

a. Composés Organiques Volatiles (COV)

Les COV regroupent une multitude de substances. Ce sont des composés chimiques majoritairement issus de la dégradation du pétrole par combustion, par l’évaporation ou dû aux process de transformation de celui-ci. On les retrouve aussi dans beaucoup de produits d’usage professionnel, industriel, ou ménagé tel que les colles, résines, détachants, solvants, peintures, insecticides,… Ils font partie de notre quotidien dans tous les domaines.
Leur nature très volatile leur permet de se disperser rapidement et de contaminer tous vos locaux.

b. Benzène, Toluène, Ethylbenzène, Xylène (BTEX)

Les BTEX sont la famille la plus nocive des COV. En effet ces 4 composés sont réputés pour être cancérigènes et perturbateurs endocriniens. Issus uniquement de la combustion, transformation ou évaporation du pétrole, on les retrouve dans toutes les industries plastiques, industries pétrochimiques, stations-services, dégraissants, produits issus du pétrole,…

c. Les CMR, généralité

Les CMR sont des agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. Ils regroupent la catégorie des polluants la plus nocive mais aussi la plus contrôlée.

d. Le cas spécifique des CMR

—Qu’est-ce qu’un CMR

Le terme CMR désigne un produit ou un processus industriel de fabrication qui dégage des particules cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. Depuis Juin 2015, ils doivent impérativement porter l’étiquette suivante :

Logo CMR ou Cancérogène, mutagène et reprotoxique

Est dit CMR une particule qui répond à une des descriptions suivantes :

  • Cancérogène : Agent chimique dangereux à l’état pur (amiante, poussières de bois, benzène…) ou en mélange ou procédé pouvant provoquer l’apparition d’un cancer ou en augmenter la fréquence.
  • Mutagène ou génotoxique : produit chimique qui induit des altérations de la structure ou du nombre de chromosomes des cellules. Les chromosomes sont les éléments du noyau de la cellule qui portent l’ADN. L’effet mutagène (ou atteinte génotoxique) est une étape initiale du développement du cancer.
  • Toxique pour la reproduction ou reprotoxique : produit chimique (plomb par exemple) pouvant altérer la fertilité de l’homme ou de la femme, ou altérer le développement de l’enfant à naître (avortement spontané, malformation…). (Source INRS : agents chimiques CMR)

—Quels sont les produits CMR

Liste de tous les produits classés CMR par le CNRS au 30 juin 2017

—Est-ce que j’utilise des produits CMR, comment le savoir

  • Selon l’arrêté ministériel du 13 Juillet 2006, est considéré comme CMR toute substance, préparation ou procédé intervenant dans :
  • La fabrication d’auramine
  • Les travaux exposant aux hydrocarbures aromatiques polycycliques présents dans la suie, le goudron, la poix, la fumée ou poussières de la houille
  • Les travaux exposant aux poussières, fumées, ou brouillards produits lors du grillage et de l’électroraffinage des mattes de nickel
  • Les procédés à l’acide fort dans la fabrication d’alcool isopropylique
  • Les travaux exposant aux poussières de bois inhalables
  • Les travaux exposant aux formaldéhydes
  • Le personnel chargé de l’entretien des équipements de travail souillés par les agents CMR (art. R. 4412-73)
  • Les activités d’entretien pour lesquelles une augmentation sensible de l’exposition est prévisible (art. R. 4412-75)

e. Les industries concernées

L’INRS dresse une liste non exhaustive et non hiérarchisée des secteurs d’activité concerné par les CMR :

  • le secteur du bâtiment ,
  • le secteur des travaux publics,
  • la construction ferroviaire,
  • la construction navale,
  • la métallurgie,
  • l’industrie du verre,
  • l’industrie des métaux,
  • l’industrie chimique,
  • l’industrie pharmaceutique,
  • l’industrie du cuir,
  • l’industrie du caoutchouc,
  • l’industrie pétrolière,
  • l’industrie du bois,
  • l’agriculture,
  • les laboratoires de recherche,
  • les services (maintenance, nettoyage…).